jeudi 4 avril 2019

Des Outils pour Voir

Des outils pour voir, mais voir quoi ? Daniel Arasse, l’historien d’art nous met sur la piste du détail dans un tableau, Barthes sur celle du punctum dans une photo, les impressionnistes sur celle de l’effet dans leurs oeuvres. A moins de posséder une toile de Monet, Manet, Renoir, Morisot ou Degas, il faut s’en remettre à l’expérience muséale. Cette dernière peut être guidée, documentée pour aller au-delà de l’émotion, mais elle est souvent insatisfaisante. Il est possible aussi d’approcher plus près de l’oeuvre et surtout de l’artiste en prenant une photo sur le lieu même où celui-ci a posé son chevalet, de partager avec lui, par transitivité, les aléas des conditions lumineuses, climatiques, géographiques. En rentrant dans la chambre noire nous sommes au coeur du processus créatif, de la révélation, du voir.
A ce titre la Normandie offre un cadre idéal. Prenons Pourville et Varengeville.  Fréquentées par Monet, Pissarro et Debussy. Sur les falaises nous pouvons poser notre regard vers la première série réalisée par le maître de Giverny : La cabane du douanier. Il est facile aussi de se rendre par la plage à maréee basse ou en suivant le GR21 de se rendre là où il réalisa quelques vues de l'église de Varengeville. En passant une nuit, ou plus, chez Le Chat chez qui j'Habite, on se rend le lendemain à Veules-les-Roses pour entrer en chambre noire. Là on  développe ses clichés, pose un premier regard sur les négatifs, puis sur la planche-contact pour enfin tirer sur papier baryté les photos dont est le l'acteur et le spectateur.